Des réfugiés à la détermination exemplaire

Les dirigeants européens se sont pris à leur propre piège pour avoir dénoncé une invasion de réfugiés. En mobilisant la peur, ils ont alimenté le rejet. Dans l’opinion, l’assimilation s’est faite entre un terrorisme se revendiquant de l’Islam et une vague de déshérités, au départ syriens, fuyant la guerre et venant chercher un refuge. Aujourd’hui divisés, ces mêmes dirigeants se révèlent incapables de formuler un dispositif succédant à des accords de Dublin n’ayant pas résisté à l’épreuve du feu.

Il faudrait inventer les réfugiés s’ils n’existaient pas

L’Aquarius est à quai dans le port de Marseille, dans l’attente qui se présente longue de l’obtention d’un hypothétique pavillon lui permettant de reprendre sa mission de sauvetage. Reprenant symboliquement le flambeau, le Mare Jonio et l’Astral poursuivent sa veille dans les eaux internationales au large de la Libye, mais pour combien de temps encore ? Pour les autorités européennes, les ONG sont des fauteurs de trouble dont l’action humanitaire doit impérativement cesser, ils ne sont pas loin du but.

Les temps difficiles à venir

L’optimisme n’est pas franchement au rendez-vous lorsqu’on s’informe des dernières prévisions économiques en zone euro. Dans son rapport annuel, le FMI estime que la croissance « bien que toujours vigoureuse », devrait ralentir à un rythme plus modéré ». Elle devrait atteindre 2,2% en 2018 et ralentir à 1,9% l’année suivante. Tandis que l’inflation ne peut espérer atteindre l’objectif de 2% que « dans quelques années », l’inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) restant faible.

Simulacre en Grèce afin d’éviter le trop plein

Devant l’accumulation de problèmes, la page grecque devait être impérativement tournée. Point trop n’en faut. Mais c’est à un simulacre que la dernière réunion de l’Eurogroupe nous fait assister, qui consiste pour l’essentiel à repousser de dix ans, en 2032, le moment où les grecs devront rembourser les prêts européens. Les négociations finales ont été ardues, mais elles ont finalement abouti, car c’est à ce prix que la page pouvait être affichée comme tournée.

Europe : nous n’avons pas tout vu !

Doit-on croire que la dynamique de démantèlement de la zone euro est enrayée et que les épisodes grecs, portugais et espagnol sont à ranger au magasin des mauvais souvenirs ? Même si Emmanuel Macron se heurte à porte fermée dans ses tentatives de relance des institutions et de l’économie européenne, la croissance qui s’est malgré tout instaurée pourrait-elle, bon an mal an, permettre progressivement un rétablissement, c’est à dire résorber le chômage, accroître la rémunération du travail et rééquilibrer les budgets gouvernementaux ?